EDITO
Vous
vous levez tôt ce matin 7 mai en France, et vient la question : « faut-il
que j’aille voter d’abord, ou plutôt lire d’abord ce magazine? ». La réponse
vous appartient totalement, car, et comme le dit le proverbe, «en mai, fais
ce qui te plaît ». Gageons néanmoins que vous allez d’abord déposer votre
bulletin, à votre bureau de vote désigné !
Mai a
toujours été un mois déroutant, et ceux d’entre nous
-
nombreux - qui ont vécu Mai 68 en Occident le savent. Les JJR et MC de la
« promo » 75 en ont un souvenir plus marquant encore : en mai 1975 a eu lieu
la dernière session du baccalauréat français à Saigon, peu de temps après la
chute de la capitale sud-vietnamienne.
Depuis,
les lycées français sont revenus au pays natal, mais au prix fort. Le coût
des repas de midi des élèves à la cantine de ces établissements (lycée
Alexandre Yersin de Hanoï ou lycée Marguerite Duras de Saigon) représente la
moitié du revenu mensuel d’un petit salarié de province : 460 euros sur 9
mois au lycée Yersin de Hanoi en 2016 pour les petites classes (maternelle
et primaire). Ceux d’entre nous revenant à Saigon récemment ont d’ailleurs
constaté l’augmentation trop visible des prix. C’est dû à la croissance
économique du pays, ce qui est bien, mais avec une fracture sociale encore
plus accrue, ce qui est nettement moins bien. Et malheureusement, la
population n’a toujours pas voix au chapitre.
Dès
lors et en ce 7 mai, apprécions d’être ailleurs, et pour ceux qui résident
en France, profitons pleinement des libertés civiques de ce pays, sans
parler de celles des pays nous ayant généreusement accueillis.
Chào
các bạn, và hẹn gặp lại tháng sau.
Georges Nguyễn Cao Đức
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Plage à Côn Đảo (Poulo Condor), Viet Nam |