Editorial
En mai, fais ce
qui te plaît.
Voire. Voila un dicton français que l’Hexagone a du subir 3 fois dans
l’histoire contemporaine : face aux nazis en mai 1940 à Sedan (ils ont fait
ce qui leur a plu, les Teutons), face aux communistes vietnamiens en 1954,
et face à des jeunes écervelés en 1968 (là, çà leur a franchement plu, aux
soixante-huitards), à chaque fois avec des conséquences lourdes.
Ce fut le contraire le mois dernier, le dicton (en avril
ne te découvre pas d’un fil) ayant été fort juste : il ne fallait
surtout pas quitter son chandail . Et que dire de juin (soyons grivois),
avec Quéquette en juin, layette en mars , ha ha ?
Maintenant que la vie de nombreux JJR est moins trépidante
de par la retraite (encore que…), la valeur des dictons se précise mieux
pour chacun de nous. Nous avons tous à l’esprit khôn nhờ dại chịu
(les malins profitent, les idiots subissent) et avons pu en constater la
valeur tout au long de notre existence, parfois avec répugnance. Je me
rappelle également d’un certain Qui veut moissonner doit d’abord semer
dont la valeur est ô combien moderne à l’heure actuelle du « tout, et tout
de suite ».
Mais pourquoi évoquer les dictons, me direz-vous ? Simplement
parce qu’ils sont issus de générations d’observateurs, et montrent à quel
point tout reste en réalité immuable. On naît, on vit, on meurt. La chanson
« Les 3 cloches » d’Edith Piaf (version anglaise : The 3 bells, par
The Platters) n’a rien inventé. Triste, tout cela ? Non point, c’est
simplement ce qui est.
Et c’est d’ailleurs la vie-même de notre amicale. Car on
apprécie – nous apprécions – mieux ce et ceux que l’on connaît depuis
toujours, non ? D’où ces activités rythmant les semaines et les mois,
depuis 2 décennies (le 20è anniversaire de l’AEJJR sera dignement fêté en
2014). Et, tiens, comme par hasard un dicton nous le rappelle : on
choisit ses amis, on subit sa famille. Sur ce, chào các bạn, và hẹn gặp
lại tháng sau.
Georges Nguyễn Cao Đức
|

Marché de Hóc
Môn, province de Gia Định, 1926 © Collection Nadal
|