EDITO
Il fut
un temps, pas si lointain, où nous débarquions en Europe ou en Amérique du
Nord à 18 ou 19 ans, âge alors non légal pour être majeur donc adulte.
Il
fallait se débrouiller tout seul pour s’inscrire à l’université, et trouver
péniblement un logement pas cher si la cité universitaire n’avait plus de
chambre disponible. Il fallait également se dépatouiller seul comme un grand
pour s’organiser et vivre quotidiennement, en gérant son maigre budget, tout
bonnement. On oubliait parfois d’écrire aux parents – imaginons
rétros-pectivement leur désarroi – car découvrant tout simplement la vie. A
18 ou 19 ans, je le répète.
Nous
sommes en 2018, cinq décennies -ou bientôt six - après l’obtention du
« bac » (4 décennies pour les plus jeunes d’entre nous), et que
voyons-nous ? Simplement des tas de copains/copines qui « babysittent » à
longueur de journée, refusant les invitations à sortir, dédaignant de se
distraire, usant l’automne de leur vie à langer des bébés ou corriger des
devoirs.
Oh, nous
savons tous que l’amour familial est primordial, mais enfin, pensons-nous
vraiment que c’est bien d’aider de cette manière nos enfants en gardant nos
petits-enfants, alors que c’est leur simple rôle de parents, à eux ?
Beaucoup de nos parents n’étaient pas là quand nos premiers bébés
pleuraient, et comment faisions-nous ? Et nos enfants, trentenaires
désormais, ne rêvent de leur côté que de se débarrasser de leur devoir
simple en profitant de notre amour parental, et nous ne le savons pas ou le
sachant bien mais le cachant soigneusement.
A moins,
oui, à moins que nous soyons simplement complices, étouffant sous notre
amour nos petits-enfants (« grand-père m'emm... »…) en délestant nos
enfants de leur tâche primaire. Et la réponse, vous seuls la possédez.
Alors, la prochaine fois que vous êtes invités, peut-être serait-il
adéquat de dire à vos enfants « non, je ne serai pas disponible, je suis
invité ce jour là ». « Peut-être serait-il temps », ai-je dit ?
Mais pourquoi devrais-je le dire, en fait ? Oui, pourquoi devrais-je dire,
moi qui suis sans enfants ?
Chào các
bạn, và hẹn gặp lại tháng sau.
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Georges Nguyễn Cao Đức
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Hà Tiên – Việt Nam |