
EDITO
Les
touristes étrangers débarquant au Viet Nam pour profiter des festivités du
Têt – Nouvel An Lunaire (2015 année de la chèvre) vont encore une fois être
déçus. En fait de célébrations, ils vont se retrouver face à des rues peu
bruyantes et moins encombrées, des sites et lieux fermés, et ce, pendant au
moins trois jours. Ils se rattraperont plutôt mal que bien en dînant dans
les restaurants de leur hôtel faute de mieux, car n’ayant pas été informés
d’une chose capitale : le Nouvel An vietnamien se fête chez soi en famille
et dans les cœurs, et nulle part ailleurs.
Ceux
d’entre nous vivant définitivement à l’étranger depuis 1975 le savent bien,
qui célèbrent cette fête
– ô
combien significative pour des Vietnamiens – de manière finalement discrète
et abrégée en une seule journée. Autres lieux, autres mœurs, par force. Et
au pays natal, les pétards n’étant plus de mise, ne feront un peu de bruit
que les feux d’atifice officiels d’une demi-heure dans le ciel des villes.
Ah, que
ne pourrions-nous retourner 50 ans en arrière durant une fraction de temps,
ne serait-ce que pour ressentir à nouveau ce sentiment de plénitude morale
et de sérénité souriante qui nous envahissait à l’approche de cette fête
viscéralement présente en chacun de nous, et désormais pervertie au pays
natal par l’argent et les apparences. Dans ce domaine, le rapprochement
entre Noël et le Têt devenus simplement commerciaux n’est pas anodin.
Mais contentons-nous du souvenir, et respectons les usages : nhân dịp Tết
Ất Mùi, chúc các bạn một năm mới đầy sức khỏe. Chào các bạn, và hẹn gặp lại
tháng sau.
Georges Nguyễn Cao Đức
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Fleurs du Têt, boulevard Nguyễn Huệ, à Saïgon |