You know what ? ... I’m a Hero
(Extraits du journal LE PROGRES novembre 2003, petite réflexion sur cet article
intitulé : Nous sommes des héros sans le savoir… )

"  En regardant bien en arrière, c’est dur de croire qu’on a réussi à vivre si longtemps.
Lorsque nous étions enfants, nous nous promenions en automobile sans ceinture desécurité ou d’airbags pour nous protéger.

Il n’y avait pas de couvercle de sécurité sur les flacons de médicaments ou de serrure sécuritaire sur les armoires.

Et lorsque on partait à bicyclette, on omettait de mettre un casque de sécurité.

On se baignait dans le lit des rivières ou dans les canaux d’arrosage sans surveillant de baignade, mais on n’avait pas les yeux rougis par le chlore et pas de mycose.

On buvait même l’eau directement du tuyau d’arrosage, pas d’une bouteille. Horreur !

On se faisait des petites voitures (boîte à savon) avec des vieux roulements à billes et des roues de récupération et on se laissait aller dans les pentes pour s’apercevoir qu’on avait oublié d’ajouter les freins.

On partait de la maison le matin et on revenait souvent au moment où les lampadaires s’allumaient. Imaginez donc ça, pas de téléphones portables, personne ne pouvait nous joindre de la journée.

On jouait des jeux dangereux et souvent, on se faisait mal.

On se battait entre nous, on avait des bleus, mais on apprenait à passer par-dessus sans la couverture parentale.

On mangeait des gâteaux, du chocolat …et on n’était pas obèse.

On buvait souvent à plusieurs à une même bouteille et il n’y a jamais eu de décès à cause de cela.

On n’avait pas de Nintendo 64, de Playstation ou de Xboxe (*), sans compter les jeux vidéo ou même les 99 canaux à la télévision, les magnétoscopes, les ordinateurs personnels, Internet, etc…, et pourtant on ne s’ennuyait pas car nous avions des amis et si on voulait les voir, tout ce qu’on avait à faire c’était de se rendre chez eux, de sonner, d’entrer et de leur parler.

On inventait des jeux, avec des bâtons, des balles de tennis, des boîtes de conserves.

On mangeait toute sorte de choses, mais contrairement à ce qu’on nous disait, rarement quelqu’un perdait un œil ou était infecté.

Les examens n’étaient pas ajustés pour compenser quelle que soit la raison de l’échec. Nos actions étaient les nôtres. Nous en supportions les conséquences. Nos parents étaient du côté de l’autorité, n’est – ce pas effrayant ?

Cette génération a produit les meilleurs preneurs de risque, solutionneurs, inventeurs… Les dernières cinquante années ont été une explosion d’innovation et d’idées nouvelles. "

 

En ce qui me concerne, j’ai à-peu-près pratiqué, sans regret, toutes les horreurs précitées mais je n’ai jamais osé prendre des risques, ni solutionner quoi que soit et encore moins inventer. S’adressant à la progéniture, j’ évite systématiquement de dire : "  Quand j’avais ton âge … ", il paraît que cela accélère leur surdité. Décidément, je ne serai jamais un héros !

Alexis BOYER (68)

(*) Petit clin d’œil à NAVOU Djamé (ton nom ne sera jamais dévoilé au risque de l’écorcher
car … privé d’accent), je fais référence à ton article sur les combats de bestioles au nom
savant dont je n’arrive pas à retenir. Vous êtes deux narrateurs exceptionnels Pierre
OLIER et toi. Quant à votre échange couriel qui est fort amical et instructif, y-a-t-il une
suite ? Ne me faites pas languir… s.v.p.