LA MORTPar Philippe THIBAUT
L’être humain, qu’il soit riche ou pauvre, puissant ou faible, même le plus humble se retrouve tôt ou tard confronté à une chose certaine : « LA MORT ». Qu’est-ce ma mort ? Que signifie ce mot redouté par tous et que nul ne lui échappe ? Notre esprit nous permet de réfléchir, de raisonner : peut-être la nuit des temps, la présence d’êtres divins inventés par nos ancêtres a pour but de surmonter et même de vaincre cette peur. « L’idée de la mort, est, selon H. Barbusse, décidément la plus importante de toutes les idées. Je mourrai un jour. Y ai-je jamais pensé ? Non, je n’y ai jamais pensé. Je ne peux pas. On ne peut plus regarder face à face la destinée que le soleil et pourtant elle est grise ». Quand on est jeune, en pleine force de l’âge, le fait de manger, boire, dormir et même mourir, est tout à fait normal comme la respiration. Nous n’avons pas d’appréhension particulière. La peur de la Mort ne nous a jamais effleuré l’esprit, car nous nous croyons invincibles. Puis vient le jour où nous ne pouvons plus revenir en arrière, la vieillesse arrivant à grands pas avec tous ses lots de maux, où nous voyons autour de nous, un frère, un parent, un ami disparaître. Sans nulle doute, la question venue à l’esprit est : pourquoi doit-on mourir ? Et une peur confuse nous gagne ; où irons-nous ? Existe-t-il un paradis ou un enfer ? Un lieu où nous n’éprouverons plus de souffrance ? Un lieu de purgatoire ? Devons-nous tout laisser derrière, tout ce que nous possédons, fruit d’une vie de labeur, de construction d’avenir, et parfois de sacrifices : maison, voiture, épouse, enfants… « Nous sommes tous résignés à la mort ; c’est à la vie que nous n’arrivons pas à nous résigner ». Comment faire pour
sortir de cette infernale spirale : naissance, vieillesse, maladies, mort
(sinh, lão, bịnh, tử) ? « La mort n’est pas un
mal, l’approche de la Mort en est un ». « Quá
khứ
không
truy tìm,
tương
lai không
ham muốn Apprécier le moment présent, le transformer en bonheur simple fait de beaucoup d’amour. C’est une lutte
quotidienne où il n’existe pas de tricheries ; nous pouvons tromper les
autres mais pas soi-même. Combien de personnes arrivent-elles à appliquer
et maîtriser ces enseignements basiques de Bouddha ? Un peu de sacrifices et de don de soi nous permettra peut-être de penser que notre vie ne sera finalement pas inutile et nous apporte cette force d’accepter la mort comme une suite logique à la vie. Y parviendra-t-on un jour ? Certains ont peut-être
atteint ce but tant recherché, et la mort deviendra pour eux synonyme de
réussite voire même de délivrance. Quelle belle conception, les anciens avaient de la mort : repos des bons, terreur pour les méchants. La mort : c’est l’épreuve de la vertu. LAO tseu ne disait-il
pas : « les hommes sont différents dans la vie, semblables dans la mort.
Dans la vie, il y a des sages et des sots, des nobles et des vils : c’est ce
qui les différencie, Seule, la mort, à qui est confié le renouvellement sacré des choses, nous promet la paix. D’où ma conclusion : « mourir, c’est partir un peu, avec la paix du corps d’abord et de l’âme ensuite. » A DI DA PHAT |