EDITO
La présence française au Viet Nam s’est vue abattre par les
Japonais en mars 1945 par un « coup de force ». C’était il y a 74 ans, mois
pour mois. Et l’on peut constater qu’à l’heure actuelle, cette présence est
restée bien faiblement visible, en dépit de la plaisanterie par laquelle le
Viet Nam est membre de la Francophonie, et plaisanterie il y a : pas même
une seule indication en français à l’arrivée dans les aéroports...
Mais à y réfléchir, cette présence a laissé autre chose, bien
réelle celle-là : un certain état d’esprit individualiste et
entrepreneurial, une notion de raison, une idée de bon sens, un concept
d’équilibre et
- même - d’équité. Surtout en Cochinchine, qui était colonie dès
1862 et non pas sous protectorat comme le reste du pays 22 ans après, et
donc avec les idées et lois occidentales. Ce n’est donc pas sans fondement
que le Sud est devenu la locomotive économique du Viet Nam d’aujourd’hui :
le pragmatisme y règne.
Et nous autres, anciens JJR et anciennes MC, croyons-nous que nous
sommes les reliques de cette ancienne présence française ? Que non. La
communauté française d’origine VN peut être estimée à au moins 400 000
personnes englobant 2 générations et demie (250 000 il y a 25 ans). Et elle
participe pleinement à la production
- donc à la richesse - de la France. Et par ses retours fréquents au
pays natal, et de par un certain goût français resté sur place (regardez les
maisons des nouveaux riches), elle constitue un lien persistant avec
l’Hexagone.
Eh oui, nous les JJR et les MC représentons les rameaux du Viet
Nam en France, et le legs français au pays natal. Et ces rameaux se
reconnaissent entre eux ; raison de plus pour vous inscrire à la Journée
Culturelle de notre amicale du 14 avril, durant laquelle sera évoqué
l’empereur Minh Mạng, qui fut à l’origine réelle de l’ancienne présence
française.
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Georges Nguyễn Cao Đức
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Pagode de l’Empereur de Jade (Chùa Ngọc Hoàng/Phước Hải Tự), Saigon
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